mardi 24 avril 2012

D'une vague l'autre

J'entends la cacophonie et je me dis que la vague trace son sillon. A se demander si cela aussi ne procède pas d'une certaine stratégie.
Pour un peu, et c'est un autre des exploits du FN, on s'en fouterait du résultat du second tour, on se sentirait presque à vouloir être aux législatives pour voir si ce parti creuse encore et réussit à avoir des députés. Pourtant, me rappelait hier une mienne connaissance, le "système" démocratique est ainsi organisé que c'est peu probable. Le "front" républicain fait barrage sauf si les digues sont ouvertes ou s'ouvrent. Que de fronts, ces temps-ci, l'air de rien. Serait-ce le mal aux tempes ?
Décidément, cette présidentielle est celle du zapping effréné, du tout de suite la suite.
Pour ce qui me concerne, je ne suis pas atterré par le résultat de dimanche. Et je n'ai pas spécialement envie de tomber dans le trou béant qu'on nous tend comme un piège, celui de croire qu'en France, un monstre glacial approcherait à pas de velours.
Après tout, on entend suffisamment ça et là plaintes et ras-le-bol, dépit et colères pour ne pas totalement être surpris que certains franchissent le cap et mettent dans l'urne un sésame pour une révolte qui ne dit pas son nom. Dans ce vote-là, combien de réalités différentes et similaires à la fois ? Dans ce vote-là, on sent plus de colère que de souffrance, non ?
Je regrette en tout cas qu'au lendemain de ce 22 avril, qui semble n'être qu'un remake froid du 21 avril d'avant, le débat soit posé en ces termes et seulement en ces termes: qui de NS ou de FH va le mieux récupérer les voix de MLP ? Qui de l'un ou de l'autre va le mieux parler "à ces gens-là" ?
Comme si c'étaient d'autres gens. Comme si de nouveau on ne savait penser qu'en calculettes.
Fabuleux aveu de l'établishment que de raisonner ainsi.
Ces gens-là sont des gens, tout simplement.
Des voisins.
Et ils se lassent qu'on les entende.
Je crois qu'ils aimeraient mieux qu'on leur montre qu'on les comprend.
Qu'on les aide, aussi, à percevoir que si tout n'est pas rose, tout n'est pas aussi noir non plus.
Qu'on leur montre un chemin, et pas toujours des impasses.
Qu'on les embarque et qu'ils en sentent les effets.
Là devrait être je crois le seul vrai enjeu des quinze jours à venir et des cinq ans qui s'annoncent. Au moins;

4 commentaires:

  1. Depuis le temps qu'on leur dit !
    Que la Droite se soit désintéressée des petites gens, pourquoi pas. Mais que la Gauche nous ait laissés tomber, c'est insupportable. On a eu beau leur dire, rien n'a jamais changé. La Gauche, ou plus précisément le Parti Socialiste, continue à s'occuper des privilégiés et regarde le peuple comme on file des étrennes à la concierge. Avec condescendance. Ah pour les discours, ils sont forts, ils s'indignent avec éloquence, s'offusquent pour pas cher et se drapent de bons sentiments comme on s'endimanchait naguère. Ils n'ont rien compris au peuple, rien de rien. Dames patronnesses laïques, ils ménagent leur conscience en se barricadant derrière leurs acquis, leurs privilèges et leur conformisme d'embourgeoisés.
    Pendant ce temps, la plèbe souffre et espère. De temps à autre, elle crise et désespère. Croyez-vous que ces notables socialisants remettraient leurs logiciels à jour ? Pensez-vous ! Ils ont toujours raison eux, ils savent. Ils ont le coeur de ceux qui lancent des miettes pas de ceux qui partagent. L'hypocrisie de ceux-là est bien pire que la distance des autres.

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  2. (Suite)
    Un bonus pour les courageux. Ça date du 11 janvier 2008 :
    "Cher Parti Socialiste,
    je ne t'écris pas pour te demander quelque chose, ta hotte est vide. Autant écrire au Père Noël, lui, on peut y croire au moins.
    Non, cher Parti Socialiste, je t'écris pour te dire ce que tu refuses de voir depuis des années.
    Tu refuses de voir que tu nous as laissé tomber.
    Tu nous as poussés, et nous pousse encore, nous les pauvres, nous les humbles, ouvriers, employés, RMistes, chômeurs, précaires, exclus, dans les bras d'en face, qui n'en demandaient pas tant.
    Seule une fidélité à nos parents et à tes icônes nous fait, pour certains encore, résister, retarder l'échéance.
    Tu as préféré t'occuper des classes moyennes, des fonctionnaires, de ceux qui ont déjà chaud et qui veulent avoir encore plus chaud.
    Tu as préféré, avec un manque de courage flagrant, flatter les tiens plutôt qu'adopter une posture plus morale et plus humaniste.
    Tu as voulu récupérer le pouvoir en empruntant des véhicules pas propres.
    C'est fini. Nous voulons de l'écologie, y compris dans les démarches.
    Tu es le champion du monde du conservatisme. Tu ne révolutionnes rien. Dès qu'une tête plus pensante ou une idée plus originale pointent le nez, tu dénonces.
    Tu privilégies l'obéissance, la soumission et l'uniformité à la créativité, l'individualité et le progrès.
    L'alignement d'un défilé de l'armée chinoise, c'est ça que tu voudrais voir.
    Archaïque tu es devenu et tu t'entêtes. Tu refuses de te regarder de l'extérieur, par conséquent, tu ne vois rien. Le déni des situations, c'est ton pain quotidien.
    Je n'ose même pas te parler des petits jeux de pouvoir de lilliputiens qui font rire les enfants.
    Si tu étais machiavélique encore, on pourrait dire que tu es intelligent. Mais non, tu es prévisible et caricatural et tu voudrais nous faire croire que c'est de la stratégie fine.
    Opposant systématique et primaire, tu épouses toutes les causes qui gênent le pouvoir, bêtement.
    Procrastinateur professionnel, tu remets au lendemain et, tu prédis, croyant prévoir, les échecs de l'autre. Plutôt qu'utiliser ton énergie à construire ta maison, tu tires des roquettes factices sur l'Elysée.
    Le plus étonnant, c'est que certains suivent encore. Cela ne relève plus de convictions mais de fond de commerce.
    Acculé, impuissant, tu tires des pétards mouillés qui n'impressionnent plus que ceux qui ont du mal avec la remise en question et le changement.
    De train, spectacle des vaches immobiles, tu es devenu bovin perceur de couche d'ozone ; et les autres convois filent.

    Cher Parti Socialiste, il y a quelques tombes qui bougent et qui, un jour ou l'autre, ici-bas ou ailleurs, te demanderont des comptes. Les forces de l'esprit existent, on t'avait prévenu.
    Négatif, tu es négatif. Tu ne sais rien de l'amende honorable. Tu ignores les lois de l'esprit et si par hasard, l'un de tes éléments, fatigué de ce sabotage systématique, décide de prendre un chemin plus ensoleillé et plus enthousiasmant, tu lui tailles un beau costard puis tu l'exclues.
    "Avec moi ou contre moi", c'est ta devise.

    Conservateur et autoritaire, frileux et intrigant, cossard et arrogant, je te le dis tout net, cher Parti Socialiste, tu es devenu la Droite que je connaissais"

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  3. Bien vu et bien dit Claudio.
    Toutefois, c'est le Je qui s'adresse à Tu.
    C'est moi fasse à lui. C'est Un contre Uns.
    C'est Toi seul (les quelques qui ont choisi ou pas) contre Un système organisé pour l'emporter à quelques % (tout Parti) dont l'objectif est le pouvoir (sans risque).
    Cette situation confortable depuis plus de 60 ans, peut changer,... change. Chez nous en Europe; bien visible en Grèce, ... puis, puis, ... bientôt chez nous, alors on verra quand les forces ne seront pas seulement celles de l'esprit.

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