dimanche 29 avril 2012

Mieux d'état providence

Il y aurait l'état providence contre le "libéralisme". C'est ce que semblent nous dire les blocs en présence à une semaine du second tour de la présidentielle.
Depuis quelques semaines, j'écoute plus volontiers ce qui se dit à droite.
La gauche, je connais ;-)
J'entends qu'il y aurait du service public qui ne serait que dépenses et du privé qui ne serait que recettes.
J'entends qu'il y aurait des coûts pour le contribuable, qui devenant moins contribuable, devient de plus en plus usager. Que celui qui peut payer paie. L'autre ? Quel autre ? ;-)
Il y aurait des taxes, à mesure qu'il n'y aurait plus d'impôts.
Il y a surtout brandis comme des monstres le déficit, à résorber. L'économie, à relancer. Des frontières, à mieux organiser.
Tout cela pue la trouille et la magouille. Car l'exploit est quand même de réussir dans tout ça à faire que jamais on évoque les dix années écoulées, le quinquennat qui s'achève.
Bilan ? Quel bilan ?
Les réformes ? Les officielles ou les qui ne disent par leur nom ?
Il me souvient, en jetant un oeil à wikipédia, que état providence, c'est ça :
une forme de l'État dotée de larges compétences économiques pour assurer des fonctions sociales variées. Il succède à la conception libérale d'un État limité à des fonctions d'ordre et de sécurité, qui datait de la Révolution française.

L'État-providence selon le modèle français occupe une position originale (...). Il poursuit un double objectif : de protection sociale, d'assurance contre les risques et aléas de la vie ; d'aide sociale et de justice sociale, via certains mécanismes complexes de redistribution des richesses.
Ces objectifs sont poursuivis par un double dispositif : un système d'assurance offert par la sécurité sociale et un système d'assistance offert par l'aide sociale. Sécurité sociale et aide sociale sont établies en vue d'une indemnisation, par les administrations publiques, des citoyens victimes des aléas de la vie (comme le chômage, la maladie, les accidents, la vieillesse, le décès d'un parent pour un mineur, etc.). 
L'objectif est d'apporter un minimum de ressources ainsi que l'accès aux besoins essentiels (éducation, eau, nourriture, hygiène) à tous les citoyens hors situations de catastrophe, guerre ou calamité (qui relèvent elles de la sécurité civile).
A mesure que je réfléchis, je crois qu'on est dans une ère où le fameux "modèle français" doit ajouter à ces deux mamelles une troisième : celle d'un état régulateur, incitateur, une sorte de vigile autant que garant "moral" à même d'éviter que le grande n'importe quoi le dispute à une certaine violence. Un état régulateur qui trouve dans le monde moderne des recettes nouvelles à même de couvrir des dépenses que le chômage et l'allongement de la vie ont accéléré. Je vote pour assumer cela. Et même pour faire projets de cela. Tant de choses à inventer pour créer des emplois. Tant de choses à inventer pour mieux permettre à nos anciens de vivre leur vie.
Et surtout en ce moment, je crois qu'il faut plus d'état providence en ces temps où plusieurs millions d'habitants crèvent de vies inutiles, où des jeunes se coltinent un présent de merde dans un demain pourri.
Inventons l'état de régulance, intelligent, car il ne s'agit pas de combattre le libéralisme mais au contraire de le dompter.
Dans une semaine, nous aurons à choisir entre deux hommes qui incarnent cette France de demain.
L'un qui tente de maintenir cet état de providence et propose d'essayer de mieux réguler.
L'autre qui propose de réduire à sa portion congrue cet état providence pour mieux libérer le libéralisme.
Il est là, le choix.
Ce que j'aimerais, c'est que l'un et l'autre, calmement, puissent nous expliquer tout cela sans passer par la case écoutez moi l'autre est un con. Vocifère rime avec lucifer.
Ce que j'aimerais, c'est que l'un et l'autre, sereinement, puissent nous dire si vous votez pour moi, voilà ce que je ferai à court et moyen terme pour notre pays.
Ce que j'aimerais, c'est que l'un et l'autre, au moins, croient en ce qu'ils disent penser et fassent confiance à leurs propres visions des choses plutôt que dégommer le propos de l'autre ou rester en défense pour parer les coups à venir. Ou parler aux invisibles.
C'est dingue comme par moments, j'aime ma naïveté ! :-)

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